Cast: George O'Brien: the man Janet Gaynor: the woman Margaret Livingston: the city girl | Début Un brave paysan est ensorcelé par une vacancière, femme fatale qui va causer un drame. |
Le pouvoir hypnotique de la vamp
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1927, 2 ans avant la grande crise, Murnau réalise son plus grand film, même si en salles le succès fût mitigé, avec le temps ce film fût encensé par tous, Truffaut l'appelle:"le plus beau des films". Tout y est parfait et proposer un tel film en 1927 il fallait bien du talent, le génie allemand était à l’œuvre même si le film est américain de la 20th century Fox. Le titre du film est fondamental, "l'aurore: une chanson de 2 humains". Car oui c'est la narration de l'amour de 2 personnes qui se coupent littéralement du monde pour fusionner quasiment dans l'Amour fou, celui qui renait après la nuit, à l'Aurore, quand le soleil, astre de lumière et seul véritable Dieu, dissipe la nuit. Murnau propose une construction poétique, c'est un expressionniste, où le contraste est la règle, le soleil, le jour, la douceur, la blondeur, l'amour pur, ... s'opposent en tous points à la lune, la nuit, la méchanceté, la noirceur, le sexe bestial,... rajoutons y la ville turbulente opposée à la paisible campagne. Voilà pour le fond manichéen comme presque toutes les œuvres dramatiques depuis toujours et comme l'histoire de l'humanité déchirée par l'éternelle lutte du Bien et du Mal, ce diable en chacun de nous qu'il faut contrôler à défaut de le détruire. Graphiquement c'est juste éblouissant, le film est une succession de scènes ou de plans hyper travaillés, les postures, les mimiques, l'éclairage, ... je conseille de revoir plusieurs fois le film en s’arrêtant sur ces moments comme on visiterait un musée et ses toiles de maîtres pour bien se délecter de leur beauté. | La Vamp: C'est d'abord la faute aux vacances, à l'ennui de la routine, au couple qui ronronne sans flamme. La citadine s'ennuie à la ville et vient se dépayser à la campagne et s'y amuser. Elle séduit un jeune paysan qu'elle semble finalement aimer, mais son personnage n'est pas assez développé pour bien connaître ses sentiments. Mais en 1927 c'était secondaire et elle sera la nécessaire méchante, la sorcière, la vamp briseuse de mariage, aussi noire à l'intérieur qu'à l'extérieur, elle est le diable. L'homme: Il est heureux, mais il ne le sait pas, il coule une douce vie, narrée par les mères, entre son travail, sa femme et son bébé et ne réalise pas ce qu'il va détruire. Ensorcelé par le chant des sirènes (elle le siffle), il succombera au fruit défendu, à la chair fraiche, au clair de lune. Même s'il résistera quand la vamp, tel un serpent biblique, instillera dans ses oreilles l'idée du crime. Parabole de la femme originelle du jardin d'Eden, tentatrice, et mère de tous les péchés. En effet l'Homme perdra quasiment tout, son argent, ses bêtes, son amour, sa famille, son honneur,... le paradis perdu des évangiles. La Femme: Mais la femme est duale, car là elle est l'épouse, lueur du foyer, elle est la mère et telle une blanche colombe elle est pétrie de vertus. Son amour intact lui permettra de patienter, comprendre, et surtout pardonner, qq part une réflexion sur une situation Oh combien inévitable dans la longue vie maritale. Car le démon de midi, la crise la quarantaine, "the seven years itch", etc... la monogamie définitive est loin d'être une évidence naturelle, mais bel et bien une construction civilisationnelle et religieuse. Elle en démontrera la force. Notamment avec la géniale scène à l'église, virage du film, et refondation de leur alliance. Je pourrais en écrire des pages et des pages, mais le mieux est de vaincre ses préjugés: c'est du N&B, c'est vieux, c'est muet, c'est démodé, ... longue est la liste de nos empêcheurs culturels, mais selon vous, l'Amour c'est ringard ? Murnau c'est comme Mozart, c'est éternel ! |
Evidemment Margaret Livingstone incarne à la perfection la vamp des années 30, cette poupée sophistiquée qui a existé, elle rappelle largement Louise Brooks et sans sa prestation le film ne serait pas crédible, elle est effectivement ensorcelante. George O'brien est excellent, il jouera toutes les émotions, passion, colère, folie, remord, honte, joie, etc..., ses attitudes, notamment la folie meurtrière mais surtout sa rédemption avec la cultissime scène à l'église où pour la 1ere fois un homme pleure au cinéma. Enfin il y a un ange, la délicieuse Janet Gaynor, d'abord très austère, dans la simplicité d'une femme de la campagne, elle extériorisera sa beauté, d'abord morale mais progressivement physique, sa joie croissante est communicatrice, à l'église, chez le photographe, au dancing et surtout sauvée de la noyade, à l'aurore, enfin débarrassée de cet horrible chignon. [/justify] |
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Dernière édition par Dionysos le Sam 8 Juil 2023 - 0:57, édité 1 fois
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