Une photo inspire un récit (jeu d'écriture)

Il parait que ce phénomène est le plus ancien, le plus caché que se produit chaque nuit dans la vie de chacun de nous toutes les fois où nous glissons dans le royaume des rêves, en clair, toutes les fois où ne sommes plus maître de nous mêmes! C’est un secret parait-t-il, jamais suspecté même pas par les enfants. Mais moi je tiens vraiment à vous faire cette confidence. Il n’y a pas de hasard. On dit souvent que l’occasion fait le larron. Ce "tiroir écriture" (comme on dit ici) me fournit l'occasion aujourd'hui  

J’ai longtemps hésité avant de vous divulguer ce qui va suivre tant je me suis dit « c’est vraiment une histoire glauque, personne,ici, ne va te croire » Et pourtant !

La nuit dernière , addicte aux romans policiers, j'ai du sacrifier quelques heures de sommeil simplement pour savourer le plaisir de découvrir le dénouement d'une énigme subtile qui me tenait en haleine depuis quelques jours.… Une histoire de double jeu ! Alors que quelques pages à peine me rapprochaient du mot de la fin , ma vue s’est alors , et de façon tout à fait étrange, soudainement brouillée . N’y voyant là , rien d’autre qu’un signal de fatigue et bien décidée à l’ignorer, j’ai malgré tout été intriguée et sauté sur mes deux jambes , (qui ma foi ! ont répondu bien présentes, ) pour me rendre à la cuisine et me rafraîchir.

Et là !!!!!! Attirée par l’étrange bruit d’un froissement de feuille de papier venant du salon, j’ai assisté, médusée, à une folle sarabande, un ballet extravagant de mots, de phrases, de points d’exclamation, d’interrogation , de virgules, de guillemets……sortis de tous les livres de ma bibliothèque……..
Oui, des milliers de mots ont dansé là sous mes yeux . des articles de presse, des noms de personnages Historique célèbres, tous bien accrochés à leur rôle de meneur, Cléopâtre, Le roi Soleil, Bonaparte, et puis aussi tous ceux issus des contes extraordinaires, Alice, Cendrillon, Crin Blanc le cheval sauvage, des adverbes ,des pronoms, des verbes conjugués à tout les temps, des noms de pays , de lieux et d’animaux, des rimes mélangées de poèmes…Même les mots anglais avaient déserté les dictionnaires, même ceux écrits à la main sur cartes postales et journaux intimes. Même les nombres et les chiffres ,échappés des factures, avaient rejoint la piste ! Ils étaient tous là, présents. Je les ai vus. Un véritable tourbillon de chiffres et lettres qui ne pensaient qu’à jouer, se séparer, comme lassés d’avoir été trop longtemps enchaînés les uns aux autres, et s’assembler en silence pour former des centaines de nouvelles phrases ..

Je n’ai pas voulu troubler ce balai infernal ni m’attarder davantage.. alors j’ai laissé tout ce petit monde et suis partie sur la pointe des pieds ………

Il était 25h70 quand j’ai rejoint mon lit……..Avant de m’endormir, j’ai tout de même tenu à vérifier un petit détail : Ouf ! l’empereur Harpol Néon dormait bien tranquille dans la blibliothèque au milieu des mises et rables. J’étais rassurée.

Quoi ?????? Qu’ai-je dit ???? C’est donc que vous me croyez alors !!!

Une histoire d'eau ! Cela vous dit ?

Il était une fois! Certes, Bien trop commune, trop banale cette formule.  .
Et pourtant! il faut bien un début à tout. Tout a toujours un début.

Il était une fois un poisson clown,  bardé d’innocence et de candeur mêlées , miraculé du ventre de la mer, extrait d’une bulle d’eau salée , pris dans un courant d’algues et dispersé dans les flots d’une vie; .A bien y regarder, tout n’est finalement qu’une histoire d’alliances et d’articulations…….
Eau,  Trois lettres .Juste Trois  d’où jaillit le mot Vie..
Trois lettres seulement   pour évoquer quelque chose de grand, d’immensément grand, indescriptible, magique., naissant de l’absolu.

De l’eau , venue parfois des profondeurs océan, qui coule, innommable aventure, sans cesse renouvelée, qui trace notre chemin, rejoignant l’infini.

Une vie , la Vie , qui coule de source et qui défile, qui parfois, se défile aussi.

Au fil de l’eau, des larmes  sucrées, salées , des caresses, des massages, des sanglots,

Une vie qui tient à un fil. On s’attarde sur son mystère. On parle de miracle..

Et puis des milliers de ronds dans l’eau telles des arabesques nomades, méandres de nos défis, qui secouent les rires d’une enfance, qui hébergent  sous verre des milliers d’arcs-en-ciel .

De l’eau de vie et de jouvence, cristalline , pétillante de fraîcheur…….qui berce le passé , vaporise le présent comme pour  en prendre soin .

Et le petit poisson-clown, dans son immensité, s’éveille à l’inconnu du monde  qu’il perçoit.

Il tombe, se relève , et se redresse fier.  N’est-ce pas là, le plus  sérieux échauffement ? la meilleure façon de grandir en franchissant  coûte que coûte ,l’obstacle qui tient tant à nous  faire trébucher. Ne pas se contenter, comme un  mouton de paître, car la vie que l’on veut est tout ce que l’on ose.

Les premiers mots, les premiers pas, les premiers boutons, les premiers tourments ,les premières amours, les premiers bleus au cœur.

La vie n’est ponctuée que de débuts haute voltige ! Entre efforts, chutes, bleus , tourments, douleurs, il faudra  en vaincre des débuts pour arriver à ses fins.

et à la Fin ! combattre la peur et l’ombre. Faire partie de ceux qui ne craignent plus rien . Prendre la pose et se dire tout simplement « y’aura-t-il un nouveau début après cette fin ? »

Et soudain je pense à ce très beau duo Pagny et Daran