Une photo inspire un récit (jeu d'écriture)

@Opale Quelle bonne idée tu as eue.  Ravie de retrouver notre Amélie  sur ce quai de gare.

@Dyonisos Bouge toi !

voilà je me fais engueuler devoir fait mesdames !
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1935 , le petit Jules, 10 ans, est amené pour la première fois à la gare pour prendre le train des vacances. Dans son petit village du Jura il en avait entendu parlé par son copain Paul dont le papa était cheminot. Il savait que ça faisait beaucoup de bruit et que ça roulait très vite. Pour être honnête il était à la fois impatient, excité et mort de trouille. Pendant que son père faisait la queue pour les billets il s’approcha de la fenêtre. Noircie de suie, il ne devinait que la forme de la locomotive. Une machine énorme, noire, dont il entendait les bruits de vapeur, il pensa, “mais c’est vivant” et fit un pas en arrière vers sa mère. “Maman, c’est un monstre la locomotive ? elle est vivante, je l’entend respirer”

Bernadette s’agenouilla en le fixant dans les yeux

“Non mon petit Jules, ça n’est qu’une machine à vapeur, comme le tracteur de papa. C’est juste beaucoup plus gros. Ce que tu entends c’est pas une respiration c’est la chaudière qui chauffe l’eau et relache de la vapeur comme quand je fais bouillir des patates.”

Cette comparaison fort adéquate avec la cocotte minute le rassura:

“Ha ha , oui je comprends, il faut une très grosse cocotte pour tirer des wagons, et nous on sera les patates à l’intérieur, hi hi”

“Oui mon coeur, tu me fais une bien belle petite patate, viens que te mange”

Elle l’étreint en l’embrassant et la peur fut chassée par un fou rire, sacrée maman !



La célèbre musique d'Arthur Honegger

@Dyonisos Et ben tu vois que ça a du bon de te faire enguirlander!

@Paloma tu sais parler aux hommes toi

Moi j'aime pas les gares 
Mais je trouverai un truc à écrire... bientôt   alors pas taper Lunalis.
(la photo est cependant superbe)

@Lunalis  justement , les jeux d'écriture c'est aussi fait pour exprimer tout ce que l'on aime ou pas. Un quai de gare c'est toujours associé à des départs, des au revoirs , de la tristesse mais aussi, et heureusement, à des arrivées et des retrouvailles .

Elle se tenait sur la coursive intérieure du hall de la gare. Endroit surélevé, un peu en retrait des regards inquisiteurs des passagers qui déambulaient en contre bas. D'ailleurs qui aurait songé à lever les yeux pour observer l'étrange balcon de fer qui ceinturait la vaste salle? Personne! A part les pigeons et les hommes d'entretien chargés de laver la verrière  du toit, jamais personne n'utilisait ce chemin étroit. C'était un point d'observation parfait pour elle et ses condisciples, car elle pouvait voir sans être vu.
Pour l'instant son regard était focalisé sur un individu vêtu d'un imperméable sombre qui se tenait  appuyé contre la grosse horloge ronde qui indiquait 5h15. Pour les voyageurs pressé, l'individu n'était qu'un homme qui attendait probablement quelqu'un mais pour la chasseuse d'âme il était son futur client. L'aura sombre qui enveloppait sa silhouette lui indiquait clairement que cet individu dans la fleur de l'âge allait commettre l'irréparable. Trop de souffrances et trop de désespoir poussaient si facilement les humains entre ses bras. Des notes de musique retentirent dans le hall et une voix stéréotypée annonça l'entrée en gare du train Paris/Lille. La marionnette humaine bougea et se dirigea vers le quai, dans quelques minutes l'affaire serait faite et son boulot d'accompagnatrice vers l'au-delà commencerait. La routine!
C'est alors que de nombreuses formes de fumée noires se matérialisèrent autour d'elle. Que se passait il? Pourquoi ses semblables se massaient autour d'elle? Un tel attroupement de chasseuses d'âmes ne pouvait signifier qu'une seule chose. Hélas!
Dans un bruit strident de ferraille qui s'écrase, de wagons qui s'entrechoquent, de cris d'effroi suivit de hurlements de douleur, le T.G.V venait de foncer comme un cheval fou à l'assaut du quai. Ses freins avaient lâchés ou sabotés? A cet instant précis, nul n'aurait su le dire.
En fin de journée, plusieurs corps sans vie furent retirés des carcasses déchiquetées, le bilan s'avérait tragique: quarante morts et de nombreux blessés dont certains luttaient encore pour leur survie car les passeuses de l'autre monde les accompagnaient encore quand ils furent conduit dans les hôpitaux de la région.
Dans le voyage qui mène vers l'oubli se trouvait il l'homme à l'imperméable sombre?
A l'ultime instant ou il songeait en finir avec son existence, lui qui ne pensait plus pouvoir rien offrir au monde avec ses mains qui tremblaient, il était devenu l'ange sauveur  de nombreuses personnes en étant sur place, oubliant sa souffrance pour secourir ceux qui en avait besoin comme il avait jurer de le faire bien des années auparavant. Peut être n'était il plus capable d'opérer mais il pouvait encore soulager les misères de  ce monde.

Une gare. Des gens vont et viennent, trainant des bagages à roulettes. On attend, on court pour rattraper le temps, on regarde les tableaux d’affichages des départs et arrivées.

Une jeune femme avance, tirant sa valise dont les roues font un bruit d’enfer. Elle s’arrête devant le tableau et cherche son train. Mais elle a beau regarder, il n’apparaît nulle part.

- Savez-vous, madame, que vous êtes ici au centre du monde ?

Elle se retourne et regarde l’homme qui vient de lui adresser la parole avec un léger accent du sud-ouest. Il est jeune, brun, il doit avoir dans les 25 ans, et porte une petite moustache très fine. Ses cheveux retombent en mèches rebelles sur son front.

- Le centre du monde ? répond-elle, surprise par la question.
- Oui madame, et exactement à l’endroit où vos pieds sont posés. Ceci contribue à faire de vous une personne particulièrement spéciale. Nous devions forcément nous rencontrer.

Surprise par ces propos pour le moins insolites, elle regarde le jeune homme s’éloigner et se dit qu’il doit avoir un problème.

De longues minutes s’écoulent, le jeune homme revient avec deux gobelets de café fumant.

- Votre train arrive bientôt ? Vous allez où, si ce n’est pas indiscret ?
- Non, toujours pas de train, et je vais à Paris
- Tiens, moi aussi ! puis je vous offrir un peu de café ? dit-il en lui tendant un gobelet.  Qu’allez-vous faire à Paris ? Si je ne suis pas indiscret bien sur
- Non non, je vais prendre des cours de théâtre, je voudrais être comédienne. Et vous ?
- Je suis peintre en bâtiment, je rentre de congés et je reprends le travail demain. Je m’appelle Salvador, et vous ?
- Moi c’est Galatée, mais on m’appelle Gala.

Quelques minutes encore plus tard, les voilà ensemble dans le train qui démarre, les emportant vers leur nouvelle vie.

Une gare, deux jeunes gens, une rencontre. Quoi de plus (sur)naturel ?

@Lunalis @Mélusine @ytica

c'est super de lire vos univers et styles si différents, Merci

@Paloma oserai je réclamer une nouvelle photo ?
s il te plaît madame la fée

@dyonisos : Merci beaucoup de relancer. Il est vrai que j'ai du mal à tout gérer en ce moment.

— Je te dis que c’est vrrrrai ! dit le plus grand des légionnaires, un homme d’une trentaine d’année originaire d’un pays slave et qui n’avait jamais réussi à se débarrasser d’un accent roulant les R.
— Comment ça c’est vrai ? Tu te foutre de mon gueule ? lui répondit un camarade d’origine allemande au fort accent.
— Non, je te le jurrrrre ! se défendit le slave.
— Je n’aimeu pas que l’on se foutre de moi ! protesta l’allemand.
— Arrêtez de vous défriser le kepi, vous me saoulez ! protesta le troisième légionnaire, un Parisien élevé à l’huile de foie de morue dans le quartier des halles et qui arborait fièrement un bouc hirsute sur le menton.
— Tu as l’habitudeu de te saouler, nine ? répondit sèchement l’allemand.
— Quoi ? répondit le parisien, haussant la voix subitement.
— Oui, le boche à rrraison, toi si jamais tu trrrébuche tu trrransformerrra le déserrrt en océan !
— On manque d’eau, ça tombe bien ! bougonna le parisien.
— Si tu trébucheu, ce ne sera pas de l’eau qui sortira !
— Vous n’allez pas fermer votre clapet ! hurla un quatrième légionnaire qui attendait désespérément à l’écart de pouvoir prendre ses camarades en photo. C’est vrai quoi ! continua-t-il, quand je regarde dans le viseur de mon appareil, la seule étincelle d’intelligence que je vois, c’est dans l’œil du dromadaire !

Les trois légionnaires se tournèrent vers l’animal. Celui-ci posa sur eux, à tour de rôle, un regard où l’on pouvait déceler une lueur mêlant malice et un peu d’inquiétude.

— mmmmwwwwweeeeuuuuuaaaaaa ! commenta la bestiole ; ce qui eut pour effet d’imposer le silence pendant quelques secondes, laissant seul le vent du désert siffler un petit air moqueur.
En observant la scène le photographe ne put s’interdire de penser que le plus intelligent de ses camarades ne portait pas d’uniforme… Soupir…

Le clic-clac du déclencheur ramena chacun à la réalité, loin des pensées abstraites qui étaient les leurs depuis que l’animal suspect s’était exprimé.

— Tu vois, je te l’avais bien dit ! s’exclama le slave envers l’allemand.
— Quoi ?
— Le drrrrromadairrrre… il nous espionne !

Les trois camarades regardèrent une fois encore l’animal. Le photographe, vint se joindre à eux. Ensemble, ils détaillèrent l’animal avec insistance sans pour autant que celui-ci ne semble le moins du monde gêné par cet inhabituel manège.

— Qu’est-ceu qui te fait direu ça ?
— Il nous suit parrrrrtout !
— C’est vrai ça ! remarqua le parisien qui eut alors du mal à contenir un léger frissonnement de la barbichette.
— Bandes d’imbéciles ! Bien sûr qu’il nous suit ! C’est nous qui l’emmenons avec nous ! hurla le photographe.
— Et alorrrs ? Ce n’est pas pourrr ça que ce n’est pas un espion ! Et puis je n’aime pas sa tête !
— Qu’est-ce qu’elle a sa tête ? demanda le photographe.
— J’ai l’imprrression de l’avoirrr déjà vu quelque part.
— Il ressembleu à la photo de ta copineu…

Le slave se figea et observa l’animal qui leva sa tête débonnaire vers lui. Le légionnaire plongea alors la main dans la poche intérieure de sa veste et, d’un geste volontaire, extirpa de son portefeuille miteux une photographie de sa petite-amie.

— Putain ! s’exclama le slave, tu as rrrraison. C’est son porrrtrrrait crrraché !
— Eh bien voilà ! dit le photographe, tout s’explique. Si tu le trouvais louche, c’est qu’il ressemble à ta gonzesse.

Le slave laissa un sourire se dessiner sur son visage buriné.

— Ah oui… C’est ça. Au moins maintenant, je sais pourrrquoi sa tête m’était familièrrre.

Il soupira avant de conclure :
— Je suis rassuré !
—  mmmmwwwwweeeeuuuuuaaaaaa ! commenta le dromadaire.

@Cirederf avec toi tout devient vivant .....jolie performance

Opale a écrit:@Cirederf  avec toi tout devient vivant .....jolie performance

Merci c'est sympa , surtout pour un petit texte fait ce midi d'un trait pendant ma pause déjeuner. Me suis à peine relu, désolé s'il y a des fautes


@cirederf : les pauses déjeuner te sont bénéfiques pour des petits textes

@cirederf mdr
On peut avoir la photo de la copine ?

Dyonisos a écrit: @cirederf mdr
On peut avoir la photo de la copine ?

@Dyonisos C'est excellent j'aime beaucoup le fait qu'ils restent des hommes, des camarades unis dans leurs malheurs malgré leur différence,

@cirederf J'arrive pas à imaginer la tête de sa copine

@Lunalis

Mais arretez de vous moquer de nos légionnaires hein. Ce sont pas des prix nobel mais quand ça chauffe on est tellement contents d'avoir de tels soldats.

Un chameau, 3 acteurs chèrement payés, une équipe de tournage (film de guerre), quelque part dans un désert d’Afrique du Nord

- Silence plateau !
- Moteur !
- Ça tourne !
- Action !

Tous les yeux sont fixés sur la scène. Les 3 acteurs, Brad Cliff, George Money et Jean Dumoulin, habillés en légionnaires, commencent à jouer sous les yeux imperturbables d’Harvey, le chameau. Soudain un cri rauque fait sursauter tout le monde. Le metteur en scène s’arrache les cheveux.

- Coupez ! Et m****, c’est quoi ça ?
- C’est le chameau, Monsieur, répond le caméraman qui a failli laisser tomber son appareil.
- Ça fait ce bruit là un chameau ?
- Ben oui, pense Harvey, et je peux faire encore mieux. Quelle bande d’abrutis, j’étais tranquille au frais chez mon maître et me voilà ici en plein cagnard, ils vont me le payer.
Nouveau cri, nouvel arrachage de cheveux par le metteur en scène. Le cameraman laisse choir sa caméra.

-Noooon! Faites taire ce chameau ou je fais un malheur !!!

Brad et George sont écroulés de rire, tandis que Jean en profite pour passer un coup de fil. Le cameraman, qui parle couramment le chameau, a entamé une conversation bruyante avec Harvey. La scripte et l’ingénieur du son s’embrassent derrière un palmier.

Un quart d’heure après, le calme est revenu. Le cameraman a expliqué à Harvey que s’il veut rentrer plus vite chez lui il doit arrêter de crier. Tout le monde cherche les 3 acteurs.

- Non mais je vais craquer !! crie le metteur en scène. Trouvez moi ces 3 rigolos !!

Le réalisateur est complètement à l’ouest. Enfin on retrouve Brad, George et Jean dans la petite maisonnette en train de taper le carton assis sur un tapis, tout en buvant du thé chaud. Harvey a oublié sa promesse et crie à qui veut l’entendre en langage chameau qu’il veut rentrer chez lui. Le réalisateur, au bord de la folie, compte les grains de sable.

Finalement, après avoir remplacé Harvey par Biniou, un adorable chaton roux aux yeux verts, le tournage reprend dans le calme.

Le film, les canons de la Baronne, un navet historique, fit pourtant un malheur. Rien de tel qu’un chaton pour attendrir le plus grand des durs à cuire. Scène culte du film : Brad Cliff donnant le biberon à Biniou entouré de George et Jean, sourire attendri sur les lèvres. Les cheveux du metteur en scène ont repoussé.

@ytica @Lunalis Chapeau les Filles !


Tout à coup ce que j'avais préparé fait pale figure à côté de vous!

@ytica

Brad Cliff, George Money et Jean Dumoulin

Cette photo aura au moins apporté une inspiration loufoque aux Plumes

ça fait du bien de rigoler

Merci, surtout continuez !!

@ytica Ah j'adore tes noms de personnages ! 

@Dyonisos ce fut tout de même un petit challenge pour que j'arrive à écrire sur cette photo alors il valait mieux que je fasse un peu d'humour absurde 

@Paloma C'est toi la maîtresse des lieux, pas de raison que tu ne brilles pas, comme d'hab !