par cirederf Mer 19 Oct 2022 - 10:59Je vous présente un oublié de l’Histoire, comme bien souvent les vaincus, mais qui fut pourtant un personnage hors du commun auquel j’ai consacré une trentaine d’années de recherches et plusieurs livres.
Qui était Henri Forestier ?
Bonne question. En vérité, à ce jour, personne ne connait sa véritable identité. La date et le lieu de sa naissance restent un mystère pour la simple raison que son véritable nom est inconnu.
De ses propres dires, il est né vers 1775, d’une fille mère morte en lui donnant naissance à l’âge de seize ans, et d’un père qu’il n’a jamais connu mais dont il savait qu’il était décédé alors qu’il avaitnri avait cinq ans.
Henri Forestier n’est donc pas son nom, mais un nom d’usage qu’il adopta en étant élevé par la famille Forestier, de La Pommeraye en Anjou, en particulier l’abbé Sébastien Forestier desservant de La Pommeraye.
Général à 18 ans
Il fit des études et se fit rapidement remarqué par son intelligence et son charisme. En mars 1793, lorsqu’éclata la guerre civile consacrée dans l’Histoire sous le nom de Guerre de Vendée, il s’illustra dès les premiers jours parmi les insurgés, révolté en particulier par la situation de l’abbé Forestier obligé de vivre caché depuis qu’il avait refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé. Au sein de l’Armée d’Anjou, il se vit rapidement remarqué et devint très vite commandant en second de la cavalerie avec laquelle il participa à toutes les grandes batailles du printemps 1793. En juin 1793, après la mort de monsieur de Domaigné général en chef de la cavalerie, lors de l’attaque de Saumur, il est nommé à son remplacement. Il n’a alors que 18 ans et met en avant son âge pour délaisser le grade au Prince de Talmont. Si ce dernier accepte, Forestier resta malgré tout le véritable leader de la cavalerie, l’organisant et menant les combats à sa tête.
Après le passage de la Loire en octobre 1793 par l’armée d’Anjou et l’armée du Haut-Poitou, suivi par une partie de la population fuyant les exactions des bataillons républicains, il commanda l'avant-garde durant la marche de cette population en fuite jusque sous les murs de Granville en Normandie. Combat durant lequel il fut blessé et laissé pour mort sur le champ de bataille pendant plusieurs heures. Tentant de revenir vers l’Anjou avec les restes de la population en fuite, il décida après la défaite devant Angers, de rejoindre Joseph de Puisaye qui tentait de réunir autour de lui quelques hommes en armes autours de Rennes. Mais une succession d’échecs (en particulier los d’une tentative pour s’emparer de Rennes au début de 1794) il préfère revenir en Anjou où le général Stofflet réorganise l’armée insurgée. Forestier devient alors un de ses principaux seconds, et son négociateur dans les principaux traités de paix engagés avec la République en 1795. La paix ne fut que de courtes durées, et Stofflet fut finalement capturé et exécuté en février 1796. Forestier fut alors nommé au grade de général en chef de l’armée, à 21 ans. Mais, la guerre était terminée ; Forestier, refusant de capituler, se résigna à fuir à l’étranger.
L’Exil, la guerre et le complot
Il se rendit en Grande-Bretagne avec des lettres de recommandation de Madame de Donnissan, veuve d'un général Vendéen, pour son frère le Duc de Lorges. Avec ce dernier, il tente dès 1797 de réorganiser une révolte dans l'Ouest, parcourant l’Europe à la recherche de soutiens. Parmi ces derniers signalons la marquise portugaise Leonor de Alorna, veuve Oeynhausen, qui deviendra quelques années plus tard la plus grande poétesse de toute la littérature Portugaise... Ainsi en 1799 Forestier reparait dans le Haut-Anjou à la tête d'un parti d'insurgés qu’il financa en partie avec l’argent d’émigrés, quelques fonds anglais, et des attaques de diligences... Mais il se heurta au refus des autres généraux Vendéens de le suivre, bien qu'il ait été nommé Lieutenant Général par le Comte d'Artois.
Gravement blessé en septembre 1799 d’une balle qui lui traversa la poitrine à quelques centimètres du cœur (les témoins disent que l’on voyait le cœur battre sous la plaie), il ne reparait qu’après la capitulation des insurgés en 1800. Il serait alors venu à Paris pendant l'année 1801 pour y rencontrer Napoléon qui lui aurait proposé un grade dans son armée. Ce qu’il refusa. Napoléon mit alors sa tête à prix. Forestier fut alors contraint de s’exiler une fois de plus. Cette fois en Espagne puis à nouveau à Londres.
Après la rupture du traité d'Amiens, Forestier fut chargé par les Princes de soulever la Guyenne pour la cause des Bourbon (Complot qui entra dans l'Histoire sous le nom de "Affaire des plombs"). En conséquence, il débarqua au Portugal en 1803, gagna Bordeaux muni d'instructions et d'argent par le gouvernement britannique. En passant en Espagne, il retrouva la Marquise d’Alorna qui devint son principal soutien dans la péninsule. Les deux, pourchassés par les espions de Napoleon échappèrent à plusieurs tentatives d’assassinat orchestrées par la France.
Forestier fut recherché, mais inutilement : il avait en Guyenne des amis fidèles, entre particulier les familles de la Rochejaquelein et Donnissan. Mme de Donnissan se chargea à sa demande d'organiser une armée secrète dont l'organisation militaire fut confiée à un ancien général Républicain Elie Papin. Ces opérations devaient s'étendre jusque dans la Vendée et à Nantes, où un lieutenant de Forestier, Isaac Daniaud-Dupérat, tenait un commerce de vins destiné à "blanchir" l'argent du complot. Argent qui arrivait massivement depuis les caisses du gouvernement anglais, via Madrid où il était réceptionné notamment par la marquise d’Alorna avant d’être envoyé vers Bayonne, Bordeaux, Poitiers et Nantes où il était transformé en plombs et armes et caché en de nombreux dépôts, tant en Guyenne qu’en Poitou. L’idée du complot était de provoquer une vaste révolte allant des Pyrénées à la Bretagne au moment où les armées coalisées marcheraient sur le Nord de la France, prenant ainsi Napoléon en tenailles. Et en cas d’échec, un « commando » devait tenter d’assassiner l’Empereur.
En 1804 Forestier était ainsi à la tête d’un vaste réseau politique, militaire et financier, qui couvrait une partie de l'Europe et qui n'attendait que son signal pour déclencher la révolte. Mais le complot fut découvert durant l'été 1804 et plusieurs conjurés arrêtés. Le procès eut lieu à Nantes en décembre 1805 et vit plusieurs membres condamnés à mort (dont Forestier par contumace) ou à la prison (peine que Napoléon fit alourdir personnellement).
Mort prématurée
Réfugié à Londres dans l'espoir de relancer, encore une fois, un nouveau complot, il y fut rejoint par la marquise d’Alorna qui devint alors probablement sa maitresse et la rédactrice des mémoires de Forestier dont elle publie la première partie (consacrée à l’année 1793) en 1805. Anobli, Forestier espérait encore une fois trouver les soutiens pour une nouvelle révolte. Mais, il tomba malade au début de l’année 1805. Un mal qui allait le ronger durant des mois. La marquise, toujours à ses côtés, tenta de l’aider et de le soutenir. Mais, il décèda finalement, à l’âge de 31 ans, le 14 septembre 1806 dans la capitale anglaise et fut inhumé cinq jours plus tard sous le nom de "Alfred Henry marquis de Forestier". La marquise qui avait financé ses obsèques resta dépositaire de ses papiers et fut son héritière principale, ce qui lui valut d’être accusé de l’avoir assassiné. Brisée par les rumeurs et la perte de son amant, elle abandonne l’action politique. Elle ne reviendra dans son pays qu’en 1814 pour ne se consacrer désormais qu’à la littérature. Jamais plus elle n’évoquera le souvenir de Forestier, ni dans ses écrits, ni dans sa correspondance.
De nos jours, la chapelle où il fut inhumé à Londres n’existe plus mais, le souvenir de Forestier perdure à La Pommeraye où une rue porte son nom.
La chapelle où il fut inhumée (détruite en 1890)
Qui était Henri Forestier ?
Bonne question. En vérité, à ce jour, personne ne connait sa véritable identité. La date et le lieu de sa naissance restent un mystère pour la simple raison que son véritable nom est inconnu.
De ses propres dires, il est né vers 1775, d’une fille mère morte en lui donnant naissance à l’âge de seize ans, et d’un père qu’il n’a jamais connu mais dont il savait qu’il était décédé alors qu’il avaitnri avait cinq ans.
Henri Forestier n’est donc pas son nom, mais un nom d’usage qu’il adopta en étant élevé par la famille Forestier, de La Pommeraye en Anjou, en particulier l’abbé Sébastien Forestier desservant de La Pommeraye.
Général à 18 ans
Il fit des études et se fit rapidement remarqué par son intelligence et son charisme. En mars 1793, lorsqu’éclata la guerre civile consacrée dans l’Histoire sous le nom de Guerre de Vendée, il s’illustra dès les premiers jours parmi les insurgés, révolté en particulier par la situation de l’abbé Forestier obligé de vivre caché depuis qu’il avait refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé. Au sein de l’Armée d’Anjou, il se vit rapidement remarqué et devint très vite commandant en second de la cavalerie avec laquelle il participa à toutes les grandes batailles du printemps 1793. En juin 1793, après la mort de monsieur de Domaigné général en chef de la cavalerie, lors de l’attaque de Saumur, il est nommé à son remplacement. Il n’a alors que 18 ans et met en avant son âge pour délaisser le grade au Prince de Talmont. Si ce dernier accepte, Forestier resta malgré tout le véritable leader de la cavalerie, l’organisant et menant les combats à sa tête.
Après le passage de la Loire en octobre 1793 par l’armée d’Anjou et l’armée du Haut-Poitou, suivi par une partie de la population fuyant les exactions des bataillons républicains, il commanda l'avant-garde durant la marche de cette population en fuite jusque sous les murs de Granville en Normandie. Combat durant lequel il fut blessé et laissé pour mort sur le champ de bataille pendant plusieurs heures. Tentant de revenir vers l’Anjou avec les restes de la population en fuite, il décida après la défaite devant Angers, de rejoindre Joseph de Puisaye qui tentait de réunir autour de lui quelques hommes en armes autours de Rennes. Mais une succession d’échecs (en particulier los d’une tentative pour s’emparer de Rennes au début de 1794) il préfère revenir en Anjou où le général Stofflet réorganise l’armée insurgée. Forestier devient alors un de ses principaux seconds, et son négociateur dans les principaux traités de paix engagés avec la République en 1795. La paix ne fut que de courtes durées, et Stofflet fut finalement capturé et exécuté en février 1796. Forestier fut alors nommé au grade de général en chef de l’armée, à 21 ans. Mais, la guerre était terminée ; Forestier, refusant de capituler, se résigna à fuir à l’étranger.
L’Exil, la guerre et le complot
Il se rendit en Grande-Bretagne avec des lettres de recommandation de Madame de Donnissan, veuve d'un général Vendéen, pour son frère le Duc de Lorges. Avec ce dernier, il tente dès 1797 de réorganiser une révolte dans l'Ouest, parcourant l’Europe à la recherche de soutiens. Parmi ces derniers signalons la marquise portugaise Leonor de Alorna, veuve Oeynhausen, qui deviendra quelques années plus tard la plus grande poétesse de toute la littérature Portugaise... Ainsi en 1799 Forestier reparait dans le Haut-Anjou à la tête d'un parti d'insurgés qu’il financa en partie avec l’argent d’émigrés, quelques fonds anglais, et des attaques de diligences... Mais il se heurta au refus des autres généraux Vendéens de le suivre, bien qu'il ait été nommé Lieutenant Général par le Comte d'Artois.
Gravement blessé en septembre 1799 d’une balle qui lui traversa la poitrine à quelques centimètres du cœur (les témoins disent que l’on voyait le cœur battre sous la plaie), il ne reparait qu’après la capitulation des insurgés en 1800. Il serait alors venu à Paris pendant l'année 1801 pour y rencontrer Napoléon qui lui aurait proposé un grade dans son armée. Ce qu’il refusa. Napoléon mit alors sa tête à prix. Forestier fut alors contraint de s’exiler une fois de plus. Cette fois en Espagne puis à nouveau à Londres.
Après la rupture du traité d'Amiens, Forestier fut chargé par les Princes de soulever la Guyenne pour la cause des Bourbon (Complot qui entra dans l'Histoire sous le nom de "Affaire des plombs"). En conséquence, il débarqua au Portugal en 1803, gagna Bordeaux muni d'instructions et d'argent par le gouvernement britannique. En passant en Espagne, il retrouva la Marquise d’Alorna qui devint son principal soutien dans la péninsule. Les deux, pourchassés par les espions de Napoleon échappèrent à plusieurs tentatives d’assassinat orchestrées par la France.
Forestier fut recherché, mais inutilement : il avait en Guyenne des amis fidèles, entre particulier les familles de la Rochejaquelein et Donnissan. Mme de Donnissan se chargea à sa demande d'organiser une armée secrète dont l'organisation militaire fut confiée à un ancien général Républicain Elie Papin. Ces opérations devaient s'étendre jusque dans la Vendée et à Nantes, où un lieutenant de Forestier, Isaac Daniaud-Dupérat, tenait un commerce de vins destiné à "blanchir" l'argent du complot. Argent qui arrivait massivement depuis les caisses du gouvernement anglais, via Madrid où il était réceptionné notamment par la marquise d’Alorna avant d’être envoyé vers Bayonne, Bordeaux, Poitiers et Nantes où il était transformé en plombs et armes et caché en de nombreux dépôts, tant en Guyenne qu’en Poitou. L’idée du complot était de provoquer une vaste révolte allant des Pyrénées à la Bretagne au moment où les armées coalisées marcheraient sur le Nord de la France, prenant ainsi Napoléon en tenailles. Et en cas d’échec, un « commando » devait tenter d’assassiner l’Empereur.
En 1804 Forestier était ainsi à la tête d’un vaste réseau politique, militaire et financier, qui couvrait une partie de l'Europe et qui n'attendait que son signal pour déclencher la révolte. Mais le complot fut découvert durant l'été 1804 et plusieurs conjurés arrêtés. Le procès eut lieu à Nantes en décembre 1805 et vit plusieurs membres condamnés à mort (dont Forestier par contumace) ou à la prison (peine que Napoléon fit alourdir personnellement).
Mort prématurée
Réfugié à Londres dans l'espoir de relancer, encore une fois, un nouveau complot, il y fut rejoint par la marquise d’Alorna qui devint alors probablement sa maitresse et la rédactrice des mémoires de Forestier dont elle publie la première partie (consacrée à l’année 1793) en 1805. Anobli, Forestier espérait encore une fois trouver les soutiens pour une nouvelle révolte. Mais, il tomba malade au début de l’année 1805. Un mal qui allait le ronger durant des mois. La marquise, toujours à ses côtés, tenta de l’aider et de le soutenir. Mais, il décèda finalement, à l’âge de 31 ans, le 14 septembre 1806 dans la capitale anglaise et fut inhumé cinq jours plus tard sous le nom de "Alfred Henry marquis de Forestier". La marquise qui avait financé ses obsèques resta dépositaire de ses papiers et fut son héritière principale, ce qui lui valut d’être accusé de l’avoir assassiné. Brisée par les rumeurs et la perte de son amant, elle abandonne l’action politique. Elle ne reviendra dans son pays qu’en 1814 pour ne se consacrer désormais qu’à la littérature. Jamais plus elle n’évoquera le souvenir de Forestier, ni dans ses écrits, ni dans sa correspondance.
De nos jours, la chapelle où il fut inhumé à Londres n’existe plus mais, le souvenir de Forestier perdure à La Pommeraye où une rue porte son nom.
La chapelle où il fut inhumée (détruite en 1890)
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(allez hop ! Débat !)
il n'y a aucune raison. Au contraire c'est l'occasion d'échanger, et chacun est libre de ses idées, c'est toujours enrichissant. En plus j'aime bien le puy du fou en tant que parc d'attraction et comme ont l'a dit effectivement cela permet d'avoir une vitrine sur le sujet. Je regrette simplement leur discours "l'histoire c'est nous" qui a mon sens fait au contraire du mal à l'histoire avec un grand H. Mais ici sur le forum nous discutons, c'est normal. Pas de pb ni de vexations, au contraire 
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