Vercingétorix

Vercingétorix est considéré comme la base de l’histoire française. Il a la réputation d'être le premier à essayer d'unir les différents peuples de la Gaule sous un seul chef. Bien sur, ce ne sera que partiel et sa fin précipitée ne lui laissera pas le temps d'achever ce dessein. Il restera cependant à jamais le grand adversaire gaulois qui a tenu tête à Jules César.

Il est le chef gaulois qui a le plus suscité l’intérêt. Les informations à son sujet viennent surtout de Jules César et de son best-seller « la guerre des Gaules ». Ce qui est un problème puisque son image est influencée par César. Tout comme pour Clovis, nous avons un problème de protohistoire. Les autres « témoignages » à son sujet viennent de textes inconnus mais aussi grâce aux pièces de monnaie.

- Pièce représentant Vercingétorix

Vercingétorix était un noble arverne (clan le plus puissant dominant le massif central) qui a vécu avec les romains et aurait apparemment participé aux 1ères conquêtes de César. Il aurait été ami avec César avant de se rebeller et avait même le titre « d'ami du chef romain ».

- édition ancienne de la guerre des Gaules datant de 1755 en latin

C'est au 19ème siècle qu'on s'est intéressé aux antiquités nationales et c’est là que le gaulois intègre le « roman » de la France. Vercingétorix devient alors le héros fondateur de l'unicité et de l'identité nationale. Napoléon III, passionné par la guerre des Gaules à fit ériger en 1865 une gigantesque  statue de Vercingétorix à Alise-Sainte-Reine (peut-être l'ancienne Alésia) en hommage. Les français se retrouvaient dans ces gaulois ayant combattus l'occupation, dans ce contexte où la Prusse menace la France.

Milieu du 1er siècle, nous avons une Gaule divisée entre une soixantaine de peuples et le sud est conquis par les romains. Malgré leurs nombreux points communs, les peuples restent plus désunis que jamais. La Gaule comprend environ 10 millions d'habitants et parmi eux les peuples les plus connus : les Arvernes, les Éduens, les Séquanes, les Rèmes.

Une opportunité pour César qui souhaite conquérir le reste de la Gaule, pour la gloire et la richesse. En effet, César ne brille pas beaucoup à coté de son compère Pompée Magnus qui a réussi à remporter le soutien majoritaire du peuple et qui a calmé les guerres civiles et extérieures. On le connaît surtout pour avoir vaincu Spartacus.
La guerre des Gaules débute en -58 et s'achève en -51, c'est l'occasion pour César de réaffirmer sa place dans le Sénat.

César avait conquis presque toute la Gaule. Au début de l'an -52, il considère même que la conquête est terminée, mais quelque part dans la forêt des Carnutes, des druides veulent conserver leurs pouvoirs et imposent aux autres peuples un chef pour repousser César (hiver 53-52 av JC). C'est Vercingétorix qui est désigné. À ce moment-là, la colère gronde suite à l'assassinat d'un chef gaulois par les romains. Plusieurs peuples se rassemblent alors et acceptent de s'unir sous un seul chef : Vercingétorix.

- La bataille de Gergovie, par NAVLET Joseph, 1868

Gergovie (au sud de Clermont-Ferrand) est la capitale des Arvernes et c'est naturellement là que se retranchent Vercingétorix et ses alliés. César arrive avec ses 30 000 hommes et applique alors sa stratégie méthodique pour siéger l'oppidum (ville fortifiée).

Cette stratégie a toujours fonctionné : creuser des fossés, mettre des pièges, flanquer des légions afin d'entourer l'oppidum et lancer des vagues d'attaques. Le but est d'être le plus rapide et de frappé fort. Mais les conditions ne sont pas en sa faveur.

En effet, les gaulois sont bien organisés : une excellente défense, une position favorable de l’oppidum (en hauteur) et une combativité des guerriers gaulois leur permet de contrer et de résister à César.

- Un mur de l'oppidum

Malgré les ruses, les stratégies et leur technologie plutôt avancée, l'attaque de César sera contenue aux portes de la ville. César essuie donc la pire défaite de sa carrière. Il s'échappe in-extremis et tente tant bien que mal de limiter la casse. Heureusement, plusieurs légionnaires vétérans se sacrifient pour le groupe et retiennent Vercingétorix et ses guerriers, tandis que César et ses hommes battent en retraite. Selon César lui-même, ses pertes ne serait que de 700 légionnaires, un nombre très discutable selon les historiens.

- Vercingétorix jette ses armes aux pieds de Jules César
par Lionel Royer, 1899

Après la défaite cuisante de César à Gergovie, il va chercher des troupes au nord pour accroître ses forces et réorganise en profondeur son système d'approvisionnement et sa cavalerie. Vercingétorix, enhardi par sa victoire pense pouvoir prendre le dessus, malheureusement il essuie plusieurs défaites et finit par se réfugier à Alésia (aujourd'hui Alise-Sainte-Reine).

C'est l'occasion de prendre sa revanche. Devant l'oppidum d'Alésia, il se rend compte qu'il serait inutile de le prendre d’assaut directement car Alésia est entourée de falaises et de cours d'eau, un terrain assez défavorable pour une quelconque offensive. Apprenant de ses erreurs il décide cette fois-ci, d'emprisonner ses adversaires.

Vercingétorix et ses hommes (80 000 selon César) ne restent pas de marbre et lance ses cavaliers mais c'est un échec. Il les renvoie mais cette fois-ci pour chercher des renforts dans toute la Gaule.

L'effectif romain est de dix à douze légions romaines (environ 40 à 45 000 hommes), ainsi que plusieurs milliers d’auxiliaires.

Il met en place une contrevallation de 15 km orienté vers l'oppidum. Le but est d'empêcher les assiégés de quitter Alésia et d'aller chercher du ravitaillement ou des renforts à l'extérieur afin de les assoiffer et de les affamer. La seconde est une circonvallation orientée à l'opposé de l'oppidum, pour empêcher les assiéger de recevoir de l'aide d'une armée de secours. Elle fait 21 km. Ajouté à cela une vingtaine de forts et d’innombrables tours cernant la ville.

Les jours passent et aucune nouvelle, la famine se fait sentir et les gaulois décident d'expulser d'Alésia « ceux qui, malades ou trop âgés, ne peuvent rendre des services ». Ainsi, les personnes âgées, les malades, les femmes et les enfants sont éjectés de la ville directement sur les pièges et meurent massivement.

Enfin, les secours gaulois arrivent et seraient de 240 000 fantassins et 8000 cavaliers, toujours selon César. Les gaulois finiront par sortir et la bataille commence. Pendant des heures, gaulois, romains et germains s’entre-tuent. Les gaulois finissent par battre en retraite et certains sont capturés et retenus en otages.

Cette bataille aurait duré entre 1 mois et demi et 2 mois et se solda par la capture de Vercingétorix par César.

10 000 gaulois résistants se rendent et se font couper les mains, c'est un avertissement pour ne plus se rebeller.

La bataille d'Alésia signe ainsi la fin de toute révolte en Gaule.

Il y a 2 fins qui sont discutés par les historiens :
- Celle où Vercingétorix décide de se livrer et d’arrêter ce massacre, pour épargner ses hommes
- Celle où ce sont ses propres hommes qui l'auraient livré.

Selon Plutarque : Vercingétorix aurait sans un mot jeter ses armes, son casque et ses ornements aux pieds de César.
Selon Dion Cassus : il tombe aux pieds de César, et le supplie en lui prenant les mains et en les pressant.
Selon Florus : Vercingétorix s'agenouille devant César, les mains tendues et dit « Tiens, dit-il, tu as vaincu, toi, le plus valeureux des hommes, un homme valeureux ! »

Vercingétorix est exhibé comme trophée de guerre par César, symbole de sa longue et victorieuse campagne militaire. Il restera enfermé pendant 5 ans dans les geôles du Tullianum, jusqu'au triomphe de César, entre août et septembre -46 où il sera exécuté.

- Liste des détenus de la prison de Memertine à Tullianum
Vercingetorix : Decapitato