On va pouvoir en parler sans pourrir le sujet de @Dionysos (J'avais commencé à répondre là bas mais vu que ca commencait à être un pavé...

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Opale a écrit:H p i c est aussi quelque part avoir une pression énorme non @djino être toujours à la hauteur de sa réputation
Tu as tapé dans le mille @Opale
C'est pour cela aussi que je n'aime pas ces terme de "HP...", "précoce" ou même de "surdoué". Parce qu'être HP dans l'imaginaire collectif, c'est être en avance, en avoir plus que les autres ...
C'est pernicieux parce que ça installe la personne sur une sorte de piédestal qui peut donner le vertige (et puis ca donne l'impression que c'est nous même qui nous sommes mis là, qu'on se met au dessus des autres...). Et ce piédestal impose comme tu l'as deviné qu'on n'a pas le droit à l'erreur, sous peine d'être jugé, même si le sujet c'est quelque chose qui ne nous intéresse pas et qu'on n'a pas envie (Et ça fait : "Oh il s'est trompé, il n'est pas aussi intelligent que ca finalement...").
Ce jugement il est permanent. Il n'y a pas longtemps on m'a traité de "M. je sais tout" qui a des "certitudes". Mais oui j'aime argumenter, et un cerveau en arborescence ca fait des pâtés, parce qu'on pense à quelque chose on écrit, et vient ensuite se greffer une autre idée qu'il faut qu'on rajoute, puis une autre, et encore une... C'est pas que je veuille inonder les personnes d'infos, c'est que mon cerveau n'arrete pas de penser (et si c'est un sujet qui m'interresse alors c'est pire...)
Ce sont des choses qui sont dur à entendre ou à lire, parce qu'on est né comme cela et qu'on ne l'a pas demandé. J'en ai fait les frais, parce que cette différence de pensée (qui n'est finalement qu'une différence neuronale) peut être perçue comme de la prétention. Quand on est grand ca passe par des remarques comme ce "M. Je sais tout", mais petit ca peut prendre la forme de harcèlement scolaire
Dans la croyance populaire un "surdoué" doit forcément être surperformant. C'est tellement cliché... Le droit à l'erreur n'existe plus. Pourtant, ce n'est pas un superpouvoir. C'est juste que notre système cognitif a une manière différente de fonctionner. Une pensée plus en arborescence, un mode de réflexion different, un cerveau qui n'arrete pas... (Et plein de désavantages à côté comme l'hyperémotivité ou l'hyperesthésie par exemple)
Ce que j'en retiens surtout c'est que ce n'est pas un avantage socialement, bien au contraire, ca nous met plus à l'écart. pour deux raisons : La première c'est comme évoqué que c'est cliché et que les gens vont nous mettre dans une case, celle du "surdoué". La seconde c'est notre personnalité parce que tout cela vient aussi avec une émotivité plus forte (voire même une hyperémotivité) et des difficultés à se fondre dans la masse.
D'ailleurs ce n'est pas parce qu'on est zèbre (c'est le terme que je préfère parce qu'il est le moins connoté de tous) qu'on a une scolarité irréprochable... J'en ai fait l'expérience. Je vous raconte :
En seconde maternelle (moyenne section maintenant) je savais déjà lire et écrire. Pourtant mes parents n'avaient rien fait pour, mais ca devait venir que j'écoutais beaucoup de musique francophone, que j'aimais les livres... et que j'étais tout le temps devant les chiffres et les lettres
Pour le CP on m'a fait passer un test et on a dit a mes parents que je devais sauter 2 classes parce que j'avais le niveau d'un eleve pret a entrer au cours moyen... (C'est ma mère qui m'a rappelé cet épisode quand je lui ai parlé du diagnostic).
Ca ne s'est jamais fait parce que la Directrice de l'école n'a pas voulu (de peur de me déstabiliser) et que mes parents l'ont suivi, même si ma mère m'a dit qu'ils n'étaient pas vraiment d'accord (Mais il ne devrait pas y avoir d'autre solution à l'époque)
J'ai passé un début de scolarité tranquille. Que ce soit en primaire ou au collège, je ne me souviens pas avoir étudié plus que cela. Je n'avais pas vraiment besoin de travailler ou réviser pour avoir des bonnes notes. Mais l'école ca n'était pas forcément un plaisir (tous les "surdoués" n'aiment donc pas tous l'école) : Les cours m'ennuyaient, et niveau "popularité" j'ai plus de mauvais souvenirs que des bons... Je me souviens des à-côté (le club de grec ancien, le club photo, le club info) mais pas des cours et des profs (a part du prof d'anglais qui m'avait pris en grippe jusqu'à même un jour me frapper gratuitement)
Les choses se sont corsées au lycée où j'ai redoublé deux fois. Non pas que j'avais pas le niveau, mais parce que ça me faisait chier. Les cours magistraux ca me gonflait, au point que ce soit un calvaire (Je m'étais bricolé une oreillette avec un long fil qui allait vers une radio cachée dans mes vetements pour ne pas avoir à écouter les profs parce que j'en avais pas envie... c'était un calvaire

Ca donnait des résultats bizarres. En Histoire ou en philo je pouvais avoir des 3 ou des 4, alors qu'en science naturelles je plafonnais à 20... (Par contre je passais des après-midi à la bibliothèque municipale pour lire des livres de medecine et de génétique, j'empruntais même des cours de fac de medecine d'amis qui y étaient déjà...)
Et surtout à l'époque je me trouvais complètement idiot, parce que décalé avec les autres. parce que difficultés de communication, parce qu'incapable finalement d'être dans le même moule que tout le monde et toujours un peu à l'écart, comme si quelque chose clochait en moi
(Au passage, sentiment qui même maintenant persiste :
Conversation avec une spécialiste
- A chaque endroit où je suis passé, j'ai toujours eu l'impression d'être le vilain petit canard
- Mais le vilain petit canard à la fin il devient un cygne
- Oui mais le cygne ça reste un cygne, ce n'est pas un canard, il restera encore à part...)
Bref, je reviens à la scolarité. Par la suite ca s'est amélioré en études post-bac parce que j'ai fait le choix d'abandonner mon rêve de gosse de travailler dans la recherche médicale. Je savais très bien que l'environnement de la fac (cours magistraux, compétition dure entre élèves parce que plus d'élèves que de places) allait me perturber et que j'allais certainement me planter
Du coup j'ai changé de voie et obtenu un DUT (Génie informatique). Puis encore changé de voie parce que le diplôme obtenu je ne me voyais pas continuer dedans. J'ai fait ensuite une école de Commerce (comme le DUT : Cours fait par des professionnels, beaucoup plus proches de la réalité, et en petits groupes, sans compétition interne).
J'ai réussi là, mais c'est vrai que durant ces études secondaires je me suis encore toujours vu à part des autres. Ca m'a même tellement atteint que je me suis construit à l'époque une carapace pour cette fois me protéger (Si vous avez vu la série Daria avec l'héroïne complètement asociale et sarcastique, c'est malheureusement complètement ca. heureusement que par la suite ma carapace a explosé suite à un certain évenement sinon j'aurais pu devenir très très con)
Bref, les "surdoués" n'aiment pas forcément l'école. Et certains sont même en échec scolaire
Comme pour les relations, dans la manière de communiquer, de parler, d'agir, ... Il y a toujours l'image du petit génie complètement à part qui passe son temps dans sa chambre à lire des livres (Comme Martin dans les Simpsons), mais ca dépend des personnes.
En fonctionnant différement des autres on a bien souvent deux choix. Il y a ceux qui vont se renfermer et finalement se désociabiliser, et d'autres qui vont faire l'effort et jouer un rôle pour aller vers les autres et ne pas être isolé, mais au prix de se fabriquer une image, avec la vraie personnalité qui sera mise en retrait
Mais ca dépend aussi de l'entourage et de sa bienveillance
Euh, je crois que j'ai un peu dévie de la question ...

Mais tu as tout a fait raison pour la pression. Tout cela est imposé par cette sorte d'imaginaire collectif qu'un surdoué, ca doit être "plus" et par le regard des autres qui va faire qu'on va vraiment se sentir différent et qu'à la moindre erreur cela va nous être reproché
J'ai aussi des personnes qui me rappelait que je n'avais en quelque sorte pas le droit à l'échec, pas forcément méchamment. Je me souviendrai toujours par exemple d'une amie à ma soeur qui me disait au début de ma vie professionnelle "Tu es intelligent, t'as des capacités, t'as deux diplomes, tu es trilingue, je t'ai toujours vu comme quelqu'un qui va faire des grandes choses, tu devrais changer de travail et viser plus haut"...
Alors ca part d'un bon sentiment et c'est gentil de sa part, mais c'est fatiguant. Tout ce que je voulais c'est vivre une vie normale et ne plus me sentir à part et idiot (à l'époque je n'étais pas diagnostiqué...)
Il y a ce décalage qu'on va toujours ressentir (qui n'est pas forcément négatif, mais qui sous la pression sociale peut devenir pesant)
Pourtant il n'y a rien d'exceptionnel. Tout ce qu'on souhaiterait c'est finalement ne pas se sentir différent. Avec le diagnostic j'ai enfin pu mettre des mots sur mon passé et comprendre pourquoi je n'arrivais pas à faire telle ou telle chose, pourquoi à tel moment je me suis planté...
Maintenant j'arrete d'essayer de faire comme les autres. Je me mets moins la pression. Je ne prend pas ca comme une excuse à mon passé, mais comme une façon de mieux comprendre comment mon cerveau fonctionne et m'adapter en fonction
Je sais aujourd'hui pourquoi j'ai toujours eu du mal avec mon relationnel, je sais pourquoi j'ai du mal à m'endormir parce que mon cerveau ne se met jamais sur pause, je sais pourquoi j'ai eu un parcours scolaire difficile à partir du lycée, je sais pourquoi j'ai eu des dizaines de passions (parce qu'on s'interesse à tout, et aussi qu'une fois le tour fait sur un truc on s'ennuie et on passe à un autre), je sais pourquoi j'ai du mal à suivre certaines conversations parce que je n'arrive pas à garder l'attention (c'est l'hyperesthésie), ... je sais aussi pourquoi je fais des posts qui ressemblent à dissertations de 4 pages sur internet

Mais ca n'a pour moi rien d'exceptionnel, c'est juste un mode de fonctionnement neuronal different
Pour moi tout le monde est intelligent, parce qu'il y a différentes formes d'intelligence.
Ca implique que test de QI ne veut rien dire, et ne fait que stigmatiser ceux qui le "réussissent". Ce n'est qu'un test mathématico-logique, crée par des spécialistes qui considèrent qu'on peut mesurer l'intelligence par ce biais
Mais il ne tient par exemple pas compte de l'intelligence émotionnelle ou de l'intelligence artistique (Pas sur que des personnes comme Michel Ange ou Warhol auraient réussi le test...)
Ce test est les autres ne sont que des manière de de faire entrer dans des cases les gens qui pensent différement... D'ailleurs on parle de "diagnostic HPI" de la même manière que si c'était une pathologie... Une pa-tho-lo-gie !
Ce besoin de classifier les intelligences, ces termes utilisés de "douance" ou de "HP", ces clichés autour des HP les mettant intellectuellemnt au dessus, tout cela contribue a mettre cette pression sociale... alors que je suis désolé, non il n'y a rien d'extraordinaire. D'ailleurs 2.3% de la population, sur le nombre brut c'est énorme... (Ca fait donc un peu plus d'1,5M de surdoués en France...)
PS : Je veux pas dire, mais ca fait quand même du bien de mettre tout cela noir sur blanc. Mais je sais au moins qu'ici je ne serais pas jugé

Dernière édition par djino le Dim 11 Juin 2023 - 9:46, édité 1 fois
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